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Publié : 19 janvier 2016

La propagande japonaise et étasunienne lors de la Guerre du Pacifique

La propagande japonaise et étasunienne lors de la Guerre du Pacifique

Le 7 décembre 1941, la Deuxième Guerre mondiale entre dans une nouvelle phase. Alors que les États-Unis sont observateurs du conflit qui ensanglante l’Europe et l’Asie continentale (Mandchourie, Indochine, Singapour, jungle indonésienne...), ils subissent de plein fouet l’attaque japonaise, sans déclaration de guerre, contre la grande base navale de Pearl Harbor. C’est un choc pour la population étasunienne qui ne veut pas se laisser entraîner dans un nouveau conflit. Ce peuple prône l’isolationnisme.
Depuis le déclenchement de ce second conflit mondial, l’industrie américaine fournit du matériel à l’Angleterre mais aussi à la France (avions, canons...) avant sa défaite en juin 1940.

Cette attaque japonaise est vue comme sournoise et non motivée. En réalité, les tensions se multiplient depuis plusieurs mois. Les États-Unis, inquiets des velléités expansionnistes des Japonais, entre autres la prise du "Vietnam", coupent le robinet du pétrole et de diverses matières premières à destination de l’Empire du Soleil levant.

Le Japon veut alors chasser les puissances occidentales du Pacifique ouest et de l’océan Indien. Il veut libérer cet espace de la domination blanche.

Le 7 décembre 1941, 6 porte-avions approchent en toute discrétion de l’archipel d’Hawaï. Tôt le matin, 400 avions décollent et vont bombarder la grande base navale de Pearl Harbor. 2 403 soldats et civils sont tués. En parallèle, les forces japonaises attaquent aussi les troupes de l’Oncle Sam aux Philippines.
Les Étasuniens sont KO debout. Même si les indices étaient nombreux par rapport à cette attaque, l’appel à la vengeance est immédiat. Les Étasuniens se lèvent comme un seul homme pour punir ce peuple qui a osé attaquer.

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La haine raciale au service de la propagande

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Dès les premières heures du conflit, la haine est présente dans les propos des deux camps.

- Du [**[*côté japonais*]*], l’envie de chasser le "Diable blanc" d’Asie est au cœur de la propagande. Le Japon veut redonner l’Asie aux Asiatiques, tout du moins aux Japonais.

  • Les Français sont chassés d’Indochine. Les Anglais connaîtront l’enfer à Singapour et Hong-Kong et dans le camp de la River Kwaï. Les Hollandais doivent évacuer l’Indonésie et nous reviendrons sur le sort des troupes étasuniennes aux Philippines et sur le comportement peu glorieux de Mac Arthur.
  • Les troupes impériales vont se révéler ignobles avec les peuples des pays qu’elles vont asservir. L’exemple des "[*Femmes de réconfort*]" est là. Les Japonais réduisent 200 000 jeunes femmes (Corée, Vietnam, Indonésie, Chine...) en prostituées pour le bon plaisir des soldats japonais. En Mandchourie, ces mêmes Japonais mènent des expériences pseudo-médicales sur des Chinois (inoculation du germe de la peste, échange de sang dans le corps humain...). La ville de Nankin voit 200 000 Chinois mourir sous un déluge de feu.
  • Le Japon impérialiste, l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste s’unissent dans leur lutte.
  • Le Pacte anti-komintern de 1936 devient le pacte tripartite de septembre 1940.

- Les [**[*services de propagande de l’US Army*]*] vont se déchaîner. Les deux peuples ne se connaissent pas. Cette méconnaissance va attiser la haine raciste.

  • Au "Diable blanc", les États-Unis répondent par une haine contre le "Serpent venimeux japonais" ou le "Rat Jap" qu’il faut décapiter.
  • Cette affiche de l’US Navy est un exemple de l’expression de cette haine. La crainte d’une attaque des États-Unis lors d’un débarquement en Alaska ou en Californie est très présente. Ainsi, face à cette crainte, "[*L’Alaska sera un piège mortel pour les Jap*]" s’ils osent s’y frotter. Le piège à rat va casser les reins de l’affreux rat japonais. La caricature est très limite mais une vraie mine d’or pour l’épreuve d’Histoire des Arts. Cette affiche en HiDA est toujours une découverte pour les élèves mais aussi pour les enseignants car elle parle d’un volet du conflit de la Seconde Guerre mondiale totalement ignoré en Europe.
  • Cette haine va être attisée suite à l’effroyable marche de la mort de Bataan où plusieurs milliers de soldats américains, australiens et philippins subissent les exactions des troupes japonaises victorieuses. Nombreux sont les cadavres qui jonchent la route de cette marche.
  • L’Oncle Sam retrousse ses manches afin que l’outil industriel américain puisse infliger une punition au voisin d’outre-Pacifique.
  • Cette haine se retrouvera dans les millions de bombes incendiaires larguées sur les villes japonaises (Tokyo en 1944), villes qui sont en bois et papier (Voir Le Tombeau des Lucioles d’Isao Takahata) ou lors des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. L’utilisation de bombes atomiques n’a jamais été envisagée sur une ville allemande. On reste au bombardement "traditionnel" en tapis de bombes sur Hambourg, Dresde ou Cologne.
  • Cette haine se retrouve lors de la très dure reconquête des îles du Pacifique (Guadalcanal, Les Mariannes....). Nombreux sont les témoignages de Marines portant des colliers de doigts ou d’oreilles prélevés sur les cadavres japonais. Certains poussent la haine jusqu’à poser une tête décapitée à l’avant des Jeeps afin de terroriser les prisonniers japonais.

- Et pendant ce temps là, [*la propagande entre les nazis et les Américains*] se veut moins haineuse et plus humoristique.

  • Pourquoi ? L’explication est très simple. Allemands et Étasuniens se considèrent comme de la même humanité. Ils sont chrétiens et blancs. Donc, le racisme n’est pas de rigueur. De plus, plusieurs millions [*d’Étasuniens d’origine allemande*] vivent aux États-Unis dans les États de la région des Grands Lacs (Ohio, Dakota, Michigan...) et dans le Middle West. Les autorités étasuniennes font attention à cette forte minorité qui est souvent riche et qui vote. Donc, la méfiance est de rigueur.

On n’attaque pas le peuple allemand, un peuple "frère", mais on ridiculise le Führer.

Les Allemands ne vont pas non plus attaquer le peuple étasunien. Des attaques sont cependant dirigées contre les soldats Noirs, le président Roosevelt ou la finance juive. On lui fait peur. Pendant que vous "les GI’s combattez en Europe, d’autres Étasuniens restés au pays s’occupent de vos femmes".