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Publié : 16 décembre 2015

Les élèves de quatrième s’approprient la bataille de Villersexel

Il y a un an, le collège avait déjà été à l’origine d’un premier travail d’hommage aux 1800 hommes français et prussiens morts de la bataille de Villersexel, les 9 et 10 janvier 1871.

Trois axes ont été suivis cette année afin de rendre hommage à cette page de l’Histoire :
- une étude des deux tableaux du peintre de guerre Alphonse de Neuville
- une étude des témoignages d’habitants ou de soldats du bourg, le tout en lien avec un travail de chorale
- une reconstitution des combats qui ont ensanglanté et détruit les maisons de Villersexel

Alphonse de Neuville a peint des tableaux qui seront mis au centre de la propagande de la toute jeune Troisième République. Elle s’est appuyée sur ces œuvres afin de montrer aux royalistes et aux Français qu’elle pouvait gagner des batailles et qu’elle était toute légitime pour conduire le destin de notre pays. Cette propagande conduira de très nombreuses villes françaises à baptiser des villes du nom de cette célèbre bataille. Quelques villes gardent encore cette mémoire (Paris, Niort, Auch), d’autres les ont débaptisées depuis.

« Prisonniers allemands dans l’église de Villersexel »

« Combats de rue à Villersexel »

Les élèves ont eu le plaisir de découvrir des textes écrits par divers témoins de l’époque, dont celui de la jeune Comtesse Aline de Grammont. Ces textes ont été savamment incorporés dans le travail de chant choral mené par Damien Mougel. Ce travail a remporté un réel succès dans le cadre de l’église de Villersexel que l’abbé Bruard nous a prêtée à cause d’une météo capricieuse.

Gerbes au cimetière

Hommage aux soldats prussiens

Après un hommage et un dépôt de gerbes au pied des monuments prussiens et français, les associations de reconstitution se sont affrontées dans les rues du bourg, encore dans leur "jus". Le tout nous a replongés 142 ans plus tôt.

Défense de la rue de La Pallud]

Les tirs des fusils Chassepots et Dreyses, mais aussi du canon ont résonné dans les ruelles. La violence des tirs à blanc a marqué de nombreux spectateurs qui ont pu percevoir un bref instant la violence des combats de 1871.

Ce genre de reconstitution est très populaire en Europe du Nord, aux États-Unis ou en Europe de l’Est. Pour beaucoup, ce fut une vraie découverte. Les associations de reconstitutions venues du Jura, de Savoie, de Normandie, de Pologne, de République Tchèque ou d’Allemagne ont été heureuses de l’accueil réservé par la population. Les passionnés ont pu admirer les uniformes et armes d’époques et plonger dans le XIX° siècle en visitant le camp militaire dressé pour l’occasion.

Les travaux des élèves (panneaux, chorale..) ont séduit et interpellé les habitants du secteur. Ils ont permis à de nombreuses personnes de découvrir et de se réapproprier ce passé qui, un peu plus chaque jour, disparaît des mémoires. Les élèves rencontrent les reconstitueurs.

Les élèves qui ont mené le projet

Ce fut aussi un moment de rencontre intergénérationnel. Nos élèves sont allés à la rencontre de nos anciens de l’Institut Griboulard (EPHAD) de Villersexel qui se sont associés au collège afin de travailler sur la bataille lors des ateliers « Mémoire et Patrimoine ».

Cette journée s’est conclue par deux conférences :
- Frédéric Adam (archéo-anthropologue), qui a été le seul archéologue français à fouiller une tombe collective prussienne de cette guerre de Septante, a passionné les auditeurs sur l’explication de son travail lors de la fouille de Noisseville. Il a ensuite pu découvrir, grâce aux reconstitueurs, les uniformes prussiens.
- Jacques Bourquin (historien et guide au musée de La Ménelle au pied du champ de bataille du col de la Chapelotte) nous a expliqué dans quel amateurisme s’est déroulée la mobilisation des troupes en 1870. Il s’est appuyé dans son brillant exposé sur l’exemple des troupes du Jura.